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CINETOM
1 juillet 2008

HENRI-GEORGES CLOUZOT :Le Corbeau, Les Diaboliques, Le Salaire de la peur...

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HENRI-GEORGES CLOUZOT         1907   -  1977   

Réalisateur , Producteur français

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Son style personnel qui dénote certaines obsessions et angoisses d'un tempérament tragique. Henri-Georges Clouzot s'est affirmé comme le maître d'un certain "cinéma de la cruauté"...mise à part deux ou trois long métrages tel que "Miquette et sa mère" du théâtre de boulevard  ou "Le mystère Picasso". Il exprima l'intensité dramatique du suspense et une certaine volonté de donner au récits des structures rigoureuses et logiques. Pour ma part,"Le corbeau", "Quai des orfèvres" et "Les Diaboliques" resteront à jamais graver dans ma mémoire. Bien sûr, j'ai aussi aimé "Le salaire de la peur" et "La Vérité", mais il est très difficile de faire un choix, tant la qualité première d'un metteur en scène est mise en pratique dans un grand nombre de films de Clouzot...

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Cinéaste,scénariste et dialoguiste français, Henri-Georges Clouzot est né à Niort le 20 novembre 1907 et mort d'une crise cardiaque le 12 janvier 1977. Ses parent eurent trois enfants dont Henri-Georges qui fut l'ainé.Suzanne Clouzot transmit à ses fils sa passion de la lecture, qui determinera bien plus tard son goût pour la lecture qui lui permettra de transposer au cinéma car la plus part du temps, ses fims ont été très souvent adaptés d'un roman :

Il part à Brest en 1922 ou il étudie  puis à Paris, au Collège Sainte-Barbe, où il prépare l'École Navale. Sa vue étant défectueuse, il se tourne vers la carrière diplomatique. Mais ses études à l'École des Sciences politiques le conduisent... au journalisme : il devient rédacteur à "Paris-Midi", puis successivement secrétaire des chansonniers René Dorin et Mauricet. Dès 1926, sa famille se reconstitue à Paris ou le père a trouvé une situation et la mère heureuse de revoir son fils ainé ...

Il rencontre Henri Jeanson qui a débuté comme journaliste avant de devenir un dialoguiste très en vogue et qui va l'introduire dans les milieux du cinéma.Pour gagner sa vie tout en poursuivant ses études, Henri devient le secrétaire du député lorrain et futur ministre, Louis Marin à l'Union républicaine et démocratique. 

Dés le début des années trente, il fréquente les milieux cinématographiques et fait des travaux d'adaptation pour le cinéaste Carmine Gallone : "UN SOIR DE RAFLE" (1931), "MA COUSINE DE VARSOVIE" (1931). Il réalise son premier court-métrage "La terreur des Batignolles" (1931) avec Louis-Jacques Boucot et Lily Duverneuil.

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HENRI-GEORGES CLOUZOT

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L'année 1932 sera une année d'apprentissage, Clouzot travaille sur le script du "Chanteur inconnu" de Victor Tourjansky, il poursuit avec "Le dernier choc" de Jacques de Baroncelli

Il devient assistant réalisateur en Allemagne et en France, s'emploie à diverses besognes, écrit même une opérette, "La Belle Histoire", qui n'a aucun succès et ce sont pendant les répétitions que l'on diagnostique une tuberculose pulmonaire.Sa santé l'oblige à se retirer dans un sanatorium où il écrit une tragédie, "Le Mur de l'Ouest", dont il confie le manuscrit à Louis Jouvet (qui le perd).

Clouzot devint un scénariste réputé, il a aussi signé les scripts de films mémorables comme "Le révolté" (1938) de Léon Mathot, "Le monde tremblera" (1939), film de science-fiction français réalisé par Richard Pottier.

LE REVOLTE (1938) de Léon Mathot

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Clouzot a 27 ans et il va devoir rester enfermé et allongé pendant près de quatre ans dans les sanatoriums de Leyzin et de Praz-Coutant.En 1940, le théâtre du Grand Guignol accepte un de ses levers de rideau : "On Prend les Mêmes". C'est en 1939 qu'il fait la connaissance de l'acteur Pierre Fresnay qui lui propose de rédiger le scénario du film "LE DUEL" d'après une pièce d'Henri Lavedan,pour laquelle Jean Anouilh s'était désisté....

Sa carrière de cinéaste prend corps. Après avoir écrit le dialogue du "DERNIER DES SIX" (1941, Georges Lacombe) et le scénario des "INCONNUS DANS LA MAISON", d'après Georges Simenon (1941, Henri Decoin).

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Le 4 mai 1942, Clouzot pénétre pour la première fois sur un plateau en tant que metteur en scène de long métrage, il a trente cinq ans.Il signe son premier film en tant que metteur en scène : "L'ASSASSIN HABITE AU 21" avec une pléiade d'acteurs Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquey et Noel Roquevert. Suzy Delair (qui fut qualifié d'artiste la plus sexy) indiqua "Il savait déjà admirablement faire son métier, il connaissait les mouvements de caméra, tout était préparé d'avance : la colonne de gauche du scénario avec les dessins....C'était un homme complet, il avait appris avant, pas comme ceux de maintenant qui apprennent pendant ou après, quand c'est trop tard. Il travaillait avec Thirard qui était un opérateur extraordinaire. C'était formidable! Cela se passait admirablement avec les acteurs, il savait en tirer ce qu'il voulait. Il fait dire la vérité : nous n'avions  droit qu'à deux prises, il n' y avait pas de pellicule. Il fallait être bien. Je ne me souviens pas de problème. Du moment ou nous étions dans le rang, faisions les deux prises et arrivions à l'heure !. Evidémment, il n'y avait pas de feu, il fallait prendre le métro à cinq heures et demi du matin pour être maquillés et prêt à neuf heures à Billancourt. Suzy Delair (voir sur ce blog en juillet, une évocation de l'immense actrice Suzy Delair).

"L'assassin habite au 21" (1942) un film adapté d'un célèbre roman policier de Stanislas-André Steeman, permit à son auteur de démontrer toutes les qualités requises pour réussir un bon film...

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Dès ce premier film, Clouzot manifeste ses qualités de directeur d'acteurs qui le feront entrer dans la légende sous les traits d'un bourreau.

Pierre Fresnay fut à nouveau la vedette principale de son deuxième film "LE CORBEAU" (1943). qui  rendra célèbre Henri-Georges Clouzot,Louis Chavance fut le scénariste de ce légendaire film de Clouzot, ce fut leur unique collaboration. Les principaux protagonnistes du film sont Hélène Manson (la terrifiante infirmière), Ginette Leclerc, Pierre Larquey, Noel Roquevert. En octobre 1943, Clouzot quitta la Continental (firme de production cinématographique allemande pendant l'occupation) en claquant la porte, "LE CORBEAU" ne sera vu qu'en Suisse et en Belgique pendant ses années troubles....

Ce deuxième film de Clouzot est remarquable, images troublantes, une photographie exceptionnelle, un jeu d'acteurs innovant..font de ce film, une oeuvre beaucoup plus "noire" .Clouzot traduit magistralement le lent cheminement des soupçons et l'enchaînement implacable des rebondissements dramatiques. Il s'attache à montrer comment l'explosion des peurs et des haines fait soudain voler en éclats la façade de fausse respectabilité : chaque individu, chaque famille, chaque communauté sociale recèle de coupables secrets...

Après la Libération, Clouzot a connu une période de purgatoire,Clouzot connaitra une sale rumeur liée au condition de tournage du film "Le corbeau", étant donné qu'il accepta la firme allemande pour produire son film. Le comité de libération du cinéma établit une liste de huit cinéastes dont l'activité devait être suspendue immédiatement, Clouzot fut dans la liste...On n'a pas pardonné à Clouzot d'avoir réalisé ses deux premiers films (et surtout d'avoir montré un tel talent) grâce à la firme allemande Continental. On lui reproche aussi d'avoir donné dans "Le corbeau", une image infâmante et diffamatoire de la vie provinciale française et d'avoir ainsi, consciemment ou non, abondé dans le sens de  la propagande national-socialiste dénonçant la corruption démocratique.

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Le 17 octobre 1944, Clouzot est entendu par une commission  qui le sanctionnera en lui interdisant de tourner pendant une période représentant douze films français avant le sien!! Pierre Fresnay fut incarcéré pendant six semaines, Ginette Leclerc fut emprisonné, puis relaché et à nouveau emprisonné pour une affaire de cabaret..ou elle avait demandé une faveur à l'administration allemande...

Le 5 février 1946, Clouzot demande la révision de son "procès" et la levée de la sanction. Plusieurs personnalités signent la protestation : Jacques Prévert, Albert Camus, Claude Autant-Lara, Marcel Carné, Marcel Lherbier, Jacques Becker... puis François Chalais, jeune chroniqueur d'un grand hebdomadaire parisien décide à son tour de publier un article intitulé " Tout ce joli monde doit être conduit au dépôt..."

Pour s'imprégner de l'atmosphère de la police judiciaire, Clouzot passa plusieurs semaines en compagnie d'inspecteurs du Quai des orfèvres. Il assiste à de nombreux intérrogatoires parfois musclés. Il engage le décorateur Max Douy et donne le premier tour de manivelle le 3 février 1947 1947 pour la réalisation de "QUAI DES ORFEVRES". Pour ce nouveau film, Clouzot retrouve l'opérateur Armand Thirard, et le responsable du son William Robert Sivel, tous deux déjà présent sur les précèdents films du cinéaste qui témoigne d'une certaine fidélité avec ses techniciens. Le cinéaste proposa le rôle principal à Louis Jouvet qui exigea d'arriver avec trente minutes de retard et de pouvoir faire travailler ses jeunes protégés comme Bernard Blier qui reçut lui aussi, une gifle magistrale de la part du cinéaste.

Louis Jouvet décrit ainsi le cinéaste qui lui a donné dans "QUAI DES ORFÈVRES", un de ses meilleurs rôles : "Ce qui domine surtout chez Clouzot, metteur en scène, c'est la lucidité. Il explique la scène que l'on va tourner avec une clarté extraordinaire. C'est comme s'il la projetait devant vous sur un écran avant même qu'elle soit enregistrée. Il a en outre, le don de supprimer complètement la technique dans ses explications. Quand il indique une scène, on ne voit plus l'appareil, ni les lumières, ni le microphone : tout a disparu (...). Il entré au studio avec un découpage précis, où tout est soigneusement noté (...). Sa maîtrise de metteur en scène est complète; il est sûr de lui et vise juste (...) " (in "L'Écran français", 5 avril 1949).

Le film fut un succès mérité, le film abonde en mouvements de caméra aujourd'hui encore cités en exemple d'intelligence cinématographique.Le film remporta le Prix de la meilleure mise en scène au Festival de Venise. Ce fut la dernière apparition de Charles Dullin qui venait d'être expulsé par la ville de Paris du théâtre Sarah Bernhardt... 

Considéré comme un des meilleurs films de Clouzot, "Quai des orfèvres" reste un classique du film policier français. Le scénario parfaitement construit, nous fait pénétrer dans l'atmosphère d'une intrigue policière, habilement menée, dans les coulisses du monde pittoresque et coloré du music-hall.

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Dés lors, il acquiert une réputation de réalisateur tyrannique, surtout à l'égard des comédiens et comédiennes qu'il terrorise pour leur faire donner le meilleur d'eux-mêmes.

En 1948, ce sera "MANON", une version actualisée de l'oeuvre de l'Abbé Prevost, dont il transporte les héros aux temps qui suivirent immédiatement la libération.Clouzot ecrivit "Quand l'idée de "MANON" (1948) s'est imposée c'est que je cherchais une histoire sur les jeunes dans la guerre et dans l'après-guerre. C'est qu'en même temps, j'avais sur le coeur certains tableaux de la libération c'est l'asymétrie de l'amour de Desgrieux à Manon correspondait à mes tiraillements avec Suzy (non pas comme dans le roman avec des positions persistantes -masochisme et coquetterie - mais le manque de concordance existant)

Clouzot engagea une débutante du nom de Cécile Aubry qui  avait seize ans pour intérprétait le rôle de Manon, est qui fut la révélation de l'année. Michel Auclair et Serge Reggiani furent ses partenaires. Le film demanda deux mois de préparation, sept mois de tournage pénible, en Normandie mais aussi dans le désert tunisien. Le film a obtenu le Lion d'or au Festival de Venise.

Henri-Georges Clouzot se sépare de l'actrice Suzy Delair, puis éprouve le besoin de prendre un certain recul vis à vis de son oeuvre. A la recherche d'une inspiration nouvelle. En 1950,il part à la découverte du brésil, mais les difficultés financières l'empêcheront de mener à terme,un projet ambitieux et mystérieux :le documentaire qu'il a entrepris et qui restera inachevé, "BRAZIL", qui fut abandonné au terme d'une longue préparation.

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Son nom apparait au générique d'un film à sketches "RETOUR A LA VIE" (le retour de Jean) (1949), le thème en est douloureux : le retour des prisonniers en France, après la libération. Quatre réalisateurs étaient à l'affiche de ce film : André Cayatte, Jean Dréville, Georges Lampin et Henri-Georges Clouzot. L'ancien prisonnier est interprété par Louis Jouvet qui indiqua "C'est une histoire atroce. Ce drame d'un quart d'heure traite une question de philosophie : le double problème du bourreau devant sa victime et de celle-ci devant son bourreau...Avec "Le retour de Jean", Clouzot en a fini avec la liberation...

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En 1950 sortit sur les écrans français, un film atypique "MIQUETTE ET SA MERE", une comédie vaudevillesque en costumes,avec un nombre important de comédiens; Louis Jouvet, Bourvil, Danièle Delorme (valeur sûre du box-office), Saturnin Fabre, Pauline Carton, Jeanne-Fusier Gir, Louis Seigner, Jean Temerson (excellent dans Volpone), Mireille Perrey et Philippe Nicaud. Ce film est considéré comme un passage à vide dans son oeuvre, et fut écrit par Robert de Flers et Gaston. Mais cela restera un agréable divertissement que l'on peut aujourd'hui considéré comme une oeuvre mineure.

Son œuvre des années 40/60 se caractérise par la noirceur et le réalisme : c'est la description de l'ambiguïté morale de l'âme humaine

D'après les dires du cinéaste : "Miquette et sa mère " est une erreur etle fruit d'un malentendu", "j'avais signé un contrat pour un autre film que le Centre du cinéma m'a déconseillé de faire, précisa Clouzot. J'ai donc dû renoncer, mais des pressions se sont exercées sur moi qui m'ont obligé de faire 'Miquette' que je n'avais pas du tout envie de tourner" Cinema 65 -no96 mai 1965.

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Ce fut la seule et unique fois que Clouzot fit une incursion dans le domaine superficiel et factice de la comédie de boulevard. Le seul élément important pour le cinéaste, c'est d'avoir renconté sa future épouse : Vera Gibson Amadot sur le plateau du film, elle était script-girl stagiaire et fille d'un ambassadeur brésilien. Le mariage fut célébré le 15 janvier 1950 au matin à la mairie du Vème arrondissement de Paris, ainsi entra dans la légende Vera Clouzot, celle qui fut l'héroine de trois de ses films : "LE SALAIRE DE LA PEUR" (1953), "LES DIABOLIQUES" (1955) et enfin "LES ESPIONS" (1957).

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S'il n'a pas pu réaliser son projet initial, Clouzot se servira de son expérience sud-américaine pour réaliser,en 1953, "LE SALAIRE DE LA PEUR"," d'après le roman de Georges Arnaud. Un film entièrement axé sur un terrifiant suspense. Dans le décor âpre et sauvage d'un coin perdu du Venezuela, quatre desperados, attirés par l'appât d'une prime mirifique, acceptent de transporter, dans des camions presque hors d'usage et le long de dangereux chemins de montagne, un redoutable chargement de nitro-glycérine. Le film aura un impact exceptionnel et certaines séquences feront date..

Henri-Georges Clouzot crée sa propre maison de production "Vera Film. Un problème de première importance, accepter que le chanteur Yves Montand puisse à nouveau jouer au cinéma, après son echec dans le film de Marcel Carné "Les portes de la nuit", ce fut chose acceptée, puis après le refus de Jean Gabin pour interprêter le rôle de Jo,  fait que, c'est Charles Vanel, qui âgé de soixante ans, accepta ce rôle magnifique devenu légendaire. Le film eut une distribution internationale par la présence de l'acteur italien Folco Lulli et du hollandais Peter Van Eyck, complétant ainsi l'équipe de camionneurs mercenaires.

Parait-il que Clouzot souhaitait tourner le film dans des décors naturels alors que la plupart des films, de cette époque se tournèrent en studio..."Le salaire de la peur" est présenté au Festival de Cannes 1953, il y reçoitle Grand Prix et Charles Vanel celui de la meilleure interprétation masculine. (Jean Cocteau était le président du jury)

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Avec la complicité de Vera Clouzot, le cinéaste abdiqua et acheta les droits d'un roman policier de Boileau et Narcejac "Celle qui n'était plus"  et qui intérèssait vivement Alfred Hitchock. Le tournage commença le 18 août 1954, le titre du film fut modifié, juste avant sa sortie en salles, initialement, il s'intitulait "Les veuves" avant de devenir "LES DIABOLIQUES" (1955) avec Simone Signoret, Paul Meurisse (dont ce fut son 25ème film), Vera Clouzot, Charles Vanel, Noel Roquevert, Pierre Larquey et Michel Serrault qui n'avait que 26 ans!.

Pour trouver les enfants du pensionnat, le cinéaste avait procédé à un casting de trois cent enfants pour en retenir trente-cinq dont Jean-Philippe Smet, plus connu sous le nom de Johnny Hallyday...

Dans ce film, Clouzot se laisse aller ici à son goût toujours plus marqué pour l'horreur, pour "l'insoutenable", et il ne nous fait pas grâce de cadavres ambulants ou de morts qui ressuscitent dans leur salle de bains...

D'ailleurs une des scènes les plus légendaires  restera celle de la baignoire ou Simone Signoret aidée de Vera Clouzot doivent noyer Paul Meurisse dans cette fameuse baignoire ou l'on peut voir le visage méconnaissable du grand acteur qu'était Paul Meurisse. 

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Cette nouvelle version des "Diaboliques" n'aura eu que le mérite d'avoir la présence d'Isabelle Adjani et Sharon Stone...

"LE MYSTERE PICASSO" (1956),Ce fut Claude Renoir, le petit-fils du grand peintre qui dirigea les prises de vues, dans les Studios de La Victorine à Nice. Au bout des trois mois de tournage,  un nombre important de pellicules décida Clouzot à en faire un long métrage: le film sortira donc sous la forme d'un long métrage. Son genre particulier limitera forcément son audience. Mais les vrais amateurs d'art se réjouiront tous de ce document unique dans les annales du cinéma. : "LE MYSTÈRE PICASSO"  est une oeuvre à part entière....Une sorte de reflexion sur la création artistique, ou l'oeil de Clouzot montre autant d'acuité que celui de son modèle...

Le film fut présenté au Festival de Cannes 1956, Picasso en smoking assiste à la cérémonie, le film obtint le Prix spécial du jury.

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La fin des années 50, la psychose de' la guerre froide fait la une de l'actualité et Clouzot se décida à tourner "LES ESPIONS" (1957) d'après le roman de Egon Hostovsky 'Le Vertige de Minuit' avec pour principaux interprètes Vera Clouzot, Gabrielle Dorziat, Gérard Séty, Pierre Larquey,Georgette Anys,Peter Ustinov, Louis Seigner, Jean Brochard et Curd Jurgens.....

Le tournage débute le 14 janvier 1957, à Paris, puis à Maisons Lafitte pour les extérieurs, pour finalement s'achever le 14 avril 1957. le public et la critique boudèrent  "Les espions", qui pourtant à conservé l'univers noir de Clouzot.Le film a pour héros un présumé savant atomiste, impitoyablement traqué par une meute d'espions, à la solde de l'est ou de l'ouest. Une oeuvre ambitieuse, aux prétentions métaphysiques, ou le metteur en scène tente de nous communiquer l'angoisse cauchemardesque et le desespoir d'un monde inhumain et ténébreux ou personne ne s'avance à visage découvert....

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Avant de réaliser "LA VERITE" (1960) avec Brigitte Bardot, Le cinéaste alla, lui-même se plonger au coeur de l'univers judiciaire en assistant au procès d'une jeune femme qui a eut lieu à Draguignan en 1959. Pour interpréter le rôle de l'avocat de la défense, le cinéaste fit appel à Charles Vanel, pour celui de la partie civile, il contacte Paul Meurisse, il pense à Marie-José Nat pour celui de la soeur de Dominique (Brigitte Bardot). Après plusieurs hésitations pour le rôle de l'amant, il pensa à Gérard Blain (trop petit), Jean-Paul Belmondo (trop sûr de lui), Jean-Pierre Cassel (n'avait pas le physique idéal!), ce fut Sami Frey alors que Brigitte souhaitait Jean-Louis Trintignant!!...

Le tournage débuta au printemps 1960 au studio de Joinville, le tournage fut difficile et éprouvant, Brigitte Bardot affirma avoir été giflé pour donner un semblant de vérité et de larmes par rapport au thème tragique du film...Le film fut projecté le 2 novembre 1960 sur les écrans parisiens, ce fut non seulement un succès public mais doublé d'un succès critique.

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Entretemps, Véra a été hospitalisée d'urgence pour le rétrécissement mitral dont elle souffre depuis toujours. Pendant le tournage du "Salaire de la Peur" elle avait commencé à souffrir d'un oedème pulmonaire,  elle fut obligé de prendre de la morphine, après une opération chirurgicale, d'autres oedèmes apparaissent...Peu après la sortie du film "La vérité", la femme de Clouzot, Vera, meurt d'une crise cardiaque, le 15 décembre 1960

La mort de sa femme a plongé Clouzot dans un profond état dépressif, après une escale à Tahiti, il achète un terrain à Papeete et fait construire sa maison. Malgrè tout cela, il finit par s'ennuyer et décide de revenir régulièrement en France. C'est ainsi qu'il va rencontrer Romy Schneider avec qui il décide de tourner son prochain film "L'ENFER"  avec pour thème la jalousie...

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Clouzot  doit entrer d'urgence en clinique, victime d'une grave rechute pulmonaire; puis il est terrassé par trois infarctus successifs. Encore huit années de silence, d'ou il émergera seulement en 1968 avec "LA PRISONNIERE" avec Laurent Terzieff dans le rôle principal. C'est en faisant une recherche dans de le domaine de la photo expérimentale en prévision d'un album de nus féminins que Clouzot découvre le monde des photographes amateurs de perversion, et de cette experience naîtra un scénario pour un film qui met en scène un photographe découvrant un crime en développant un de ses films...Les autres interprètes de ce film sont Elizabeth Wiener, Bernard Fresson, Dany Carrel et Dario Moreno

Le cinéaste utilise pour la première fois la couleur. Cette histoire très controversée d'une perversion et d'un amour impossible témoigne des obsessions essentielles du metteur en scène, avec, en filigrane, l'angoisse de la mort. Ce sera l'adieu de Clouzot au cinéma.

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Vers la fin de sa vie, beaucoup moins productive, le cinéaste se convertit à la religion catholique et réalise, avec le chef d'orchestre Herbert von Karajan, cinq films pour la télévision française : "Le Requiem" de Verdi, "La Symphonie du Nouveau Monde", de Dvorak, "La IVe Symphonie" de Schumann, "La Ve Symphonie" de Beethoven et "Le Concerto en La Majeur" de Mozart.

Clouzot se passionne pour l'affaire Markovic-Delon-Pompidou....En 1973, lors de la sortie du film "L'exorciste" William Friedkin déjà auteur du triomphal "French Connection", exprime le désir de rencontrer des réalisateurs français. Un dîner est organisé au Fouquet's avec Clouzot, François Truffaut et Claude Berri. Friedkin demande à connaître le secret du "Salaire de la peur", qu'il considére à l'instar de Steven Spielberg, comme l'un des monuments de sa mythologie cinématographique. La réponse de Clouzot est brève : "les détails". Et lorsque Clouzot lui demande ses projets, Friedkin répond : Je veux refaire "Le salaire de la peur". C'est un chef d'oeuvre. "Le convoi de la peur" sortira en 1977 et sera le premier echec commercial du cinéaste américain. Déjà en 1950, Otto Preminger s'était attaqué au remake du "Corbeau", "The Thirteenth letter" (La treisième lettre).

En 1975, Clouzot cherche à tirer un scénario du livre "Le juge assassiné" d'Aramon. Yves Montand est prévu dans le rôle du juge Renaud. Mais c'est Patrick Dewaere qui sera "Le juge Fayard" d'Yves Boisset.

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Clouzot est tombé malade le 7 novembre 1976, un oedème aigu au poumon. Il s'en sort, on l'opère à coeur ouvert. Le 6 janvier 1977, il rentre à nouveau à la maison. Les médecins trouvent un médicament qui le soulage. Un peu d'espoir. Le 12 janvier 1977, Henri-Georges Clouzot décède, il était allongé par terre, la partition de la damnation de Faust de Berlioz à la main. Ellé était ouverte à la page 348 :

"Tout me paraît en deuil - alors ma pauvre tête se dérange bientôt - mon faible coeur s'arrête -puis se glace aussitôt.

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FILMOGRAPHIE

Scénariste :

  • 1931 Je serais seul après minuit (Jacques de Baroncelli)
  • 1938 Le Révolté (Léon Mathot)
  • 1939 Le Duel (Pierre Fresnay)
  • 1939 Le Monde tremblera (Richard Pottier)
  • 1941 Le Dernier des six (Georges Lacombe)
  • 1941 Les Inconnus dans la maison (Henri Decoin)
  • 1955 Si toud les gars du monde (Christian-Jaque)

    Réalisateur :
  • 1931 La Terreur des Batignolles (c. m.)
  • 1941 L'Assassin habite au 21
  • 1943 Le Corbeau
  • 1947 Quai des orfèvres
  • 1948 Manon
  • 1949 Le Retour de Jean
  • 1949 Miquette et sa mère
  • 1952 Le Salaire de la peur
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  • 1954 Les Diaboliques
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  • 1955 Le Mystère Picasso
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  • 1957 Les Espions
  • 1960 La Vérité
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  • 1966 La Quatrième Symphonie de Schumann
  • 1966 Le Cinquième Concerto pour violon de Mozart
  • 1966 La Cinquième Symphonie de Beethoven
  • 1966 La Neuvième Symphonie de Dvorak
  • 1966 Le Requiem de Verdi
  • 1968 La Prisonnière
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    ROMY SCHNEIDER ET HENRI-GEORGES CLOUZOT

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